Le
bouquin semble lourd et pas loin de me tomber sur le pied. Vaillant j’y vais
quand même, armé d’un vin qui cogne.
Elle
m’ouvre en jogging et t-shirt, les yeux maquillés mais gonflés, le phrasé mou.
L’appart empeste l’encens.
« Il est passé hier récupérer ses dernières affaires, son parfum m’a réveillée cette nuit. ». L’oreille sourde et la main lourde je verse le vin, aborde
les sujets-diversion : ses peintures – il m’encourageait tant », son
dernier concert – Adele, avec lui », ses prochaines vacances – une
croisière seule pour faire le point ».
Elle
boit du bout des lèvres.
En bruit
de fond le prime time TF1, un nanar médical avec chirurgiens
black-blanc-beur à l’œil qui frise et la mâchoire carrée. A se flinguer.
Je
tente l’approche tendresse, câlin consolateur, mots doux, mouvements de sioux.
Elle s’affale sur mon torse. Bisous-test dans ses cheveux.
- C’est trop tôt…tu penses pas ? marmonne t-elle en relevant la tête.
- Tôt,
tard…
Nietzsche
a parlé. Je l’embrasse à pleine bouche, elle explose en sanglots et s’en
retourne renifler dans mon cou.
Sur
ma chemise le Rimmel coule.
A l’écran
deux internes s’envoient en l’air dans une salle de garde sur fond de
couinements en VF.