Casting crash, happy end

Elle le voulait, son verre au bar de l’hôtel bling-bling.  
Ambiance de morgue dans un décor genre carton-pâte sur fond de musique d’ascenseur.
Le barman dépose le mojito et la bière sur le zinc tandis qu’elle s’agite du regard.
Elle est là pour l’endroit,  pour les autres.
En caressant les feuilles de menthe du bout de sa paille, elle me récite son texte : David Lachapelle et ses « toiles de dingue », son job d’auditrice financière « prenant mais passionnant »,  ses prochaines vacances « entre copines au club »,  les mecs qui « n’assurent pas » …
Un type avec une gueule d’acteur passe derrière nous et va s’assoir deux tabourets plus loin.
Elle change de ton, hausse la voix, croise, décroise, recroise ses longues jambes puis interrompt son monologue et part se refaire une beauté.
Toc toc toc dans mon dos :
- C’est ta régulière ?
- Non, simple rencard…
- J’lui ai tapé dans l’œil, non ?
- J’crois bien…
- Tu me la cèdes ?
Il sort une pièce, l’euro symbolique toupille sur le comptoir.
- Elle est à toi, la note aussi.
Je termine ma Guinness et file.