L’inféconde

Un vernissage, un soir de semaine.
Comme d’habitude la galerie quasi-vide, tout le monde sur le trottoir à bouffer des p’tits fours et picoler des coupes. J’accoste une grande blonde en retrait, le courant passe, on file à l’anglaise dans sa piaule.
Sur les murs du studio minus, d’immenses toiles de coquilles d’œuf : fêlées, germées, ensanglantées…
- Cinglé le type qu’a pondu ça !
- C’est de moi.
Elle file dans la cuisine et rapporte une bouteille, deux gobelets en plastique. Le vin sifflé, je pars pisser. Mon urine coule, la porte s’ouvre.
- Hey mais…
- Laisse-moi t’essuyer.
Sous ses yeux impatients, penaud je finis mon affaire. D’une main appliquée elle secoue ma queue, presse mon gland qu’elle essuie d’une feuille de P.Q.
Je reste comme un con, boxer baissé et bras ballants.
- C’est ton truc l’uro ?
Sans un mot elle m’emmène sur le canapé-lit, se fout à quatre pattes.
- Prends-moi…par derrière...
- Le cul, comme ça, à froid ?
- Vas-y j’te dis…
Je déroule la capote et l’encule tant bien que mal. Elle s’allonge complètement, les deux mains pressées sur le ventre. Tandis que je lime son p’tit trou,  elle sanglote.
- Ça va ?
- Jouis.
Sans me faire prier j’envoie tout dans la minute et roule sur le côté. Elle se redresse, m’enlève le préso avec soin et le dépose dans un kleenex qu’elle va ranger dans un tiroir.
Elle se glisse sous la couverture, m’encercle de ses bras sans fin et me presse tout contre elle.
- Allez, dodo maintenant.
Je fais ma nuit comme un bébé et me tire aux aurores.