En flux tendu

Bzzz.
Une ancienne collègue de la pub sonne à l’interphone. Suite à des retrouvailles virtuelles, on a fixé rencard chez moi.
On commande jap. Sitôt les sushis déballés-les bières décapsulées, on évoque les bons vieux souvenirs : charrettes nocturnes, délais incompressibles, l’excitation sous la pression. 
- Fallait faire vite et bien... » lâche t-elle dans un murmure.
La soirée file à tout allure.
A peine le temps d’attaquer qu’elle m’explique son divorce en cours, deux enfants en bas âge et la baby-sitter bookée jusqu’à minuit dernier carat.
- Tu m’appelles un taxi ?
Portable en main, je pianote furax.
- Ton G7 d’ici 5 minutes.
- T’es fâché ? tu voulais me sauter ?
Avant même ma réponse elle se cambre et relève sa jupe.
- Attrape une capote dans mon sac et prends-moi avant qu’il arrive…
Raidi d’excitation par la sauterie improvisée j’enfile le capuchon poisseux et douze coups de pilon plus tard, je retombe sur le canapé.
Devant le miroir de l’entrée elle se repomponne, se recoiffe, s’empare de son sac et se tire.
Un quart d’heure plus tard, SMS : «  Vite et bien…J’espère qu’on rebossera ensemble ;-) ».